Avec l’arrivée d’iOS 8, Apple amorce une entrée sur le marché du WellBeing. L’on ne peut certes pas dire qu’Apple était absent du marché des connected devices. Si un appareil est bien connecté depuis de nombreuses années c’est l’iPhone.
D’ailleurs le processeur M7 intégré sur la précédente génération d’iPhone était déjà en lui même un signe fort du positionnement d’Apple sur la donnée de santé et le eHealth. De fait, le processeur dédié à la gestion de l’accéléromètre, de l’inclinaison, etc, permettait, pardon… permet, de transformer votre iPhone en podomètre.
Le seul problème d’Apple était finalement que l’on ne garde pas forcément toujours son téléphone avec soi pour capter chacun de ses mouvements et que les bracelets connectés gardaient une longueur d’avance pour les adeptes du quantified self.
Avec HealthKit Apple se positionne comme hub de vos données personnelles de santé et d’activité. Un positionnement malin car clairement la multiplication des acteurs dans les acteurs du matériel connecté et la multiplication des applications rendait improbable une cohabitation de ces acteurs foisonnants à travers un standard commun permettant à tout un chacun de sélectionner ses applications et de les faire communiquer et échanger des données entre elles.
Jusqu’à présent, la journée de l’adepte du quantified self était ponctuée d’ouvertures et de fermetures d’applis : pour enregistrer son sommeil, pour ses sessions de course, pour ses séances de musculation, pour l’enregistrement de ses aliments.
HealthKit propose désormais aux applications d’utiliser ce hub pour échanger des données et l’utilisateur peut finement sélectionner pour chacune d’entre elles les données qu’il veut prendre sur HealthKit ou envoyer sur HealthKit.
L’idée est bonne et fait par ailleurs partie des stratégies des gros acteurs du Web aujourd’hui. Si tu as une position dominante sur un marché et que tu es en retard rachète les technologies et si tu ne peux pas les racheter, offre leur un service qu’elles ne pourront pas refuser pour récupérer un max de données… (Google Analytics, Facebook Connect par exemple).
Bon, après la théorie passons à la pratique et je vais vous faire part de mon petit retour sur HealthKit. Il est partiel, probablement partial, mais comme je ne suis ni journaliste, ni Apple fanboy, et pourtant un vrai geek bardé de connected device, je pense que c’est un avis relativement réaliste…
Commençons par le fonctionnement. Je veux dire le bon fonctionnement. Avec le concept du Web 2 on a vu apparaître le principe de Beta perpétuelle. Un super concept qui permet de dire, « non mais c’est normal si ça marche pas, on est en béta ». Force est de constater que visiblement ce concept tout pourri s’applique désormais à des compagnies qui s’engraissent avec nos dollars et nous vendent des téléphones hors pack à plus de 1000 €. Inexcusable. Amateur. Ça fait des belles keynotes blig bling, ça balance à tout va que ça va révolutionner l’univers et c’est pas foutu de sortir un OS non buggué sur une fonctionnalité pourtant annoncée comme clé. Au final il aura fallu à Apple une vingtaine de jours pour patcher son super OS tellement supérieur aux autres.
Donc depuis la semaine dernière les applications compatibles HealthKit commencent à être approuvée dans l’AppStore (NDLR : youhouhou les grands patrons chez Apple, et si vous aviez pensé à faire approuver votre OS avant la mise sur le marché ????)
Parmi les applications que j’utilise j’ai ainsi testé Argus, Endomondo et MyFitness Pal.
Le paramétrage et couplage avec HealthKit est simple : dans les paramètres de l’application vous décidez de connecter l’application à HealthKit et ensuite dans les paramètres de l’application HealthKit vous décidez ce que vous souhaitez comme donnée(s) en lecture et écriture.
Ensuite dans HealthKit vous construisez votre tableau de bord pour afficher vos graphes.
Mon avis :
- HealthKit c’est bof bof ascendant tout pourri côté design / graphisme et ergonomie. En gros t’as deux trois couleurs fadasses, un seul type de graphe, et plonger dans ses données à l’intérieur d’HealthKit donne juste envie de se connecter plutôt à l’appli qui les a générées. Franchement à Cupertino ils se sont pas foulés et ça sent le truc bâclé.
Des graphes et une interface presque aussi sexy qu’un AS 400…
– Les applications arriveront sans doute mais à ce jour Runkeeper, MapMyRun (et les autres MapMyTruc) sont absents. Plus étrange, Nike traine un peu à lancer la mise à jour de son application Nike Running et Nike FuelBand. Pourtant l’on notera que le NikeFuel est la seule unité « propriétaire » embarquée dans HealthKit.
Et… il n’y a rien de plus à dire… HealthKit est EXTREMEMENT décevant. C’est globalement moche et inamical et à part faciliter le couplage et la synchro de différentes applications ça ne sert à rien. Et encore même pour le couplage pas sûr que ela soit utile…. Il faudra encore que les applis acceptent de prendre des données d’healthKit.
Plonger dans les données cumulées par HealthKit donne une seule envie : plonger dans la Seine… tout au fond pour ne pas remonter… Impressionnant de voir comment l’on peut transformer des données issues d’applications et d’ergonomies top et en faire une bouillie immonde.
Seul point qui m’a semblé pas mal, le fait de pouvoir saisir une fiche d’urgence qui contient des données essentielles (âge, poids, donneur d’organes, groupe sanguin,…)